Quand les emojis deviennent des armes de harcèlement
Les emojis, ces petits symboles que nous utilisons quotidiennement dans nos échanges numériques, peuvent être détournés pour véhiculer des messages haineux ou humiliants.
Certains utilisateurs les emploient intentionnellement pour harceler en ligne, en contournant les filtres de modération automatique.
Par exemple, l’emoji médaille 🏅 a été utilisé dans une vague de cyberharcèlement pour cibler des personnes en ligne, notamment dans les sphères militantes. Ce type d’utilisation permet d’attaquer sans que le message ne soit immédiatement identifié comme nuisible.
Un fossé générationnel préoccupant
Si la majorité des adultes affirment comprendre le langage des emojis, la réalité est plus nuancée. Très peu parviennent réellement à interpréter les significations cachées utilisées dans des contextes malveillants.
Ce décalage générationnel peut entraîner un manque de réaction face à des comportements de cyberharcèlement déguisés, et souligne l’importance de mieux former parents, enseignants et professionnels à ces nouveaux codes.
Exemples d’emojis détournés
Voici quelques exemples d’emojis utilisés de manière détournée dans des contextes de harcèlement ou de discrimination :
- 🟣 : utilisé pour faire référence à des agressions sexuelles, par jeu phonétique.
- 💅 : évoque la féminité, mais peut être utilisé pour insulter des personnes LGBTQ+.
- 🐉 : détourné dans des messages à connotation antisémite.
- 💊 : renvoie à l’idéologie masculiniste de la « red pill ».
- 🌳 : employé dans un contexte raciste pour remplacer certains mots tabous.
Des expressions codées circulent aussi largement, comme :
- KYS : acronyme anglais signifiant « Kill Yourself ».
- PNJ : « personnage non joueur », utilisé pour déshumaniser une personne.
- Tana : insulte sexiste utilisée sur certains forums ou réseaux.
Comprendre et agir
Face à ces nouveaux codes, il est essentiel d’ouvrir le dialogue avec les plus jeunes et d’apprendre à reconnaître les signaux de harcèlement numérique.
Des ressources existent pour mieux comprendre ces usages, apprendre à détecter les dérives et mettre en place une prévention efficace. Mieux informés, les parents et les éducateurs pourront intervenir plus rapidement pour protéger les victimes et sensibiliser les jeunes à un usage bienveillant du numérique.